Réaffectation de l’ancien filtre à eau (bâtiment industriel) en habitation unifamiliale à Marchin.


L’architecte d’intérieur et d’enduits décoratifs, Christel Chenot, a pris part à la réaffectation de l’ancien filtre à eau en habitation unifamiliale, à Marchin en Belgique, durant 24 mois. Ce projet eu un impact significatif pour cette commune qui « voulait à tout prix éviter de voir disparaître ce patrimoine industriel. » En effet ce bâtiment, qui fut le dernier vestige des papeteries Godin, constitue l’une des premières constructions industrielles en béton armé en Belgique. Celui-ci, dont la construction est estimée aux alentour de 1920, fait partie de la mémoire collective de la commune. C’est ainsi que la volonté principale de ce projet de rénovation fut de conserver au maximum l’aspect extérieur mais aussi intérieur typiquement industriel de l’édifice.

Pour ainsi respecter la volonté des futurs occupants, les maitres d’ouvrage accompagnés de leur architecte, monsieur Jacques Stalport, ainsi que Christel Chenot ont veillé à limiter le nombre et la hauteur des cloisons intérieures pour ouvrir l’espace au maximum, conserver autant que possible les parois intérieures en béton. Enfin l’ajout de différents éléments de construction, tel que des châssis ou escalier, devaient être en accord avec ce caractère industriel présent dans cet édifice. Les différents locaux aménagés furent le rez-de-chaussée avec un salon, une cuisine et une salle a mangé ouverts, un bureau, un WC et un espace de rangement. Et l’étage avec une grande chambre, une petite chambre, un dressing, une salle de bain, une buanderie et un salon d’hiver. Egalement « un soin particulier a été apporté aux choix des matériaux dans une logique de consommation responsable » indique Christel Chenot, mais également des peintures qui captent les polluants de l’air ambiant ont été utilisées. Du mobilier et des appareils d’éclairage ont été chinés « dans une dynamique de redonner une deuxième vie à ces objets du siècle dernier et dans une optique de consommation raisonnée ». Enfin une étude d’éclairage fut réalisée en vue de l’installation d’appareils peu énergivores. Nous pouvons donc dire que la conservation de se patrimoine architectural et historique fut le point d’orgue de ce projet.

Ce que peut témoigner l’architecte c’est que « l’envergure du projet qui a finalement été étalé sur près d’une dizaine d’année, en fait, à mes yeux, un projet de rénovation absolument remarquable et digne d’intérêt en vue d’inciter autant de privés, les entreprises que les pouvoirs publiques à se pencher sur les nombreux sites laissés à l’abandon et non valorisés de notre pays où se pose cruellement la question des habitats de demain. » La réaffectation de ce filtre à eau peut donc être exemplaire, il témoigne ainsi d’un passé industriel présent et glorieux mais aussi du travail important qui a été nécéssaire pour permettre d’effacer « les stigmates du passé » tout en remettant cet immeuble en valeur.

Type de bâtiment : Habitat individuel
Localité : Marchin Belgique
Surface de rénovation : 261 m2 (170 m2 au rez-de-chaussée et 91 m2 pour l’étage)
Date de construction : 1920
Date de rénovation : 2017

Données techniques isolation : Sauf en toiture, isolation par intérieur. Paroi isolante hybride composée de cinq centimètres de laine de roche et cinq centimètre de polyuréthane. Ces matériaux sont en sandwich dans une ossature réalisé en metal-stud MSH100 et MSV 100. Une bande mousse autocollante est collée sur chaque metal-stud pour limiter le transfert de chaleur provoqué par le contacte béton-acier. Un pare-vapeur posé. La contre-cloison réalisée est composée de 3 éléments : un profilé chapeau (15mm), vissé et serré contre l’ossature métallique, OSB (15mm), vissé sur le profilé chapeau, Gyproc « de déformation » (12,5 mm). L’enrobage isolant des poutres en béton fait sur une base d’ossature en bois. Isolation PUR 5 cm, Ossature en bois 48mm*58mm, Isolation PUR 4cm. Une micro-chape hydrofuge a été coulée sur l’ensemble de la coursive, recouverte d’une peinture époxy avec épandage de sable antidérapant. La dalle du rez-de-chaussée isolée également par l’intérieur. Chape PUR projeté à chaud 12 cm. Chape de béton armé 7cm. Isolation du tronçon 1 de la toiture principale avec un vernis d’adhérence à base de bitume, un pare-vapeur bitumeux, isolation thermique de polyuréthane épaisseur 10 cm et une étanchéité bitumeuse. Tronçon 2 : partie du trou central accueillant la cage d’ascenseur. Afin de garantir la continuité de l’isolation par-dessus le trou central de la cage d’ascenseur, un plancher de solives de 7,5*15 cm et d’entraxe 40 cm mis en œuvre. Sur les contours de cette cage des plaques multiplex bakélisé ainsi qu’une couche de vernis d’adhérence. La cage est sous pression atmosphérique car lors de sa remontée, l’ascenseur comprime l’air en partie supérieur du bâtiment ainsi pour évacuer cette pression un tuyau traverse l’isolation extérieur de la toiture.

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